jeudi 22 septembre 2011

En anglais, c'est une "custard tart"

Je ne suis pas très viennoiseries - sauf quand on m'en apporte gentiment pour le petit déjeuner. Quand je vais dans une boulangerie, les croissants, pains au chocolat et autres brioches me font rarement envie (ça changera peut-être quand j'irai à la boulangerie Du Pain et Des Idées* et que je goûterai leur fameux escargot pistache-pépites de chocolat). D'aussi loin que je me souvienne, ça a toujours été comme ça. Alors que ma sœur se réjouissait de pouvoir déguster son éternel croissant aux amandes, je me contentais souvent d'un pain au chocolat, par défaut. Jusqu'au jour où mon père nous a emmené chez Boubourg, petite pâtisserie nantaise tout en longueur où il allait déjà étant petit. Mon père a demandé un flan, et quand ce fut à mon tour de passer commande, comme je ne savais pas quoi dire, j'ai aussi dit "un flan". Mme Boubourg - dont j'ignorais le nom, mais qui est devenue Mme Boubourg après cette première visite - a demandé si on le voulait saupoudré de sucre glace. Mon père a dit "oui", puis s'est tourné vers moi. Encore une fois, ne sachant pas quoi dire, j'ai répété la réponse de mon père.

Chez Boubourg, les flans étaient ronds (un peu comme les custard tart justement), on aurait dit des tartelettes. Ils tenaient parfaitement dans la paume de la main, et c'était bien pratique pour les manger. Je ne me rappelle pas vraiment de leur goût, ni de leur texture, mais je sais que mon amour du flan a commencé ce jour-là. Souvent, en mordant dedans, le sucre glace voletait sur mon nez ou mes joues, ça je m'en souviens. Je n'ai jamais vu des flans de cette forme nulle part ailleurs et on ne m'a jamais plus proposé de saupoudrer mon flan de sucre glace. Boubourg est fermé depuis une bonne dizaine d'années maintenant et quand je passe devant ce qui était autrefois la boulangerie, je ne me peux m'empêcher de repenser à ces petits flans...

J'ai mis un bon moment à découvrir une bonne boulangerie dans mon quartier. Certes, il y en a plusieurs, mais il a fallu que je m'éloigne un peu de l'appartement pour découvrir celle qui me satisfait vraiment. Un peu chère peut-être, mais on y fait de très bons pains et, cerise sur le gâteau, un flan pâtissier à tomber. Hier, en fin d'après-midi, je suis allée chercher une boule de pain, et sur le chemin de la boulangerie, j'ai repensé à leur très bon flan. Ni une, ni deux, j'en ai acheté deux parts pour le soir, le plus difficile allant être de ne pas manger la mienne avant que M. n'arrive. Après un repas constitué de nems, d'une salade de cresson et de riz parfumé à la coriandre, j'ai sorti les flans du frigo pour enfin révéler la surprise à M. Ils étaient parfait : bon petit goût de vanille, pas trop prononcé, texture fondante, croûte dorée et fine, pâte légèrement croustillante. Et rien que pour ça, je veux bien marcher des kilomètres (ou presque)...

Le flan de la première photo est celui de l'Autre Boulange, ma nouvelle boulangerie donc. Sur la seconde photo, c'est celui de chez Pierre Hermé : il est probablement plus cher (je ne me souviens plus du prix), mais vraiment délicieux (même si, à choisir, je crois que je préfère le premier, plus "classique"). Au fait, vous n'auriez pas une bonne recette de flan par hasard ?

* Mingou me fait très envie à force d'en parler....

samedi 10 septembre 2011

Shä, Salomé et la librairie du grand chat gris

Parfois, quand je rentre à l'appartement, j'aime faire un détour et passer devant la librairie du grand chat gris. Je guette dans l'espoir de l'apercevoir. Entre les scooters en face de la librairie, entreverrais-je un petit bout de queue ? Sous la pancarte du magasin, verrais-je ses jolies pattes grises dépasser ? Ou s'il y a un rayon de soleil, pourrais-je l'admirer faisant bronzette dans la vitrine ? Je le trouve tellement joli que c'est lui qui m'a fait passer la porte de cette librairie pour la première fois. Et qu'elle ne fut pas ma surprise de le voir étaler de tout son long sur le présentoir de livres du rayon jeunesse ! Depuis, je reviens régulièrement acheter des livres, même quand le grand chat gris n'est pas là. Parce que j'aime l'atmosphère qui s'y dégage, la gentillesse et la disponibilité des vendeuses, et parce que dans la mesure du possible, je préfère donner aux petits commerces de quartier plutôt qu'à la Fnac (ma maman a travaillé plusieurs années dans une librairie qui a fermé peu de temps après que la Fnac n'arrive à Nantes...).

Samedi, après une petite balade sous un soleil de plomb (vivement l'automne, et l'hiver !), je demande à M. - dont les pieds souffrent de méchantes ampoules - si ça ne le gêne pas de passer faire un petit tour à la librairie. Dans une caisse, sous un présentoir de livres près de l'entrée, le grand chat gris fait la sieste. Je n'ose pas le caresser et je me dirige vers le rayon BD dans l'espoir de trouver ce que je cherche : ils ont Shä et Salomé, trop bien ! Je vérifie l'état de la couverture (c'est une de mes (nombreuses) petites manies), je feuillette quelques pages et je me dirige vers la caisse, le livre serré contre ma poitrine. Après avoir payé, avant de quitter la librairie, je ne peux m'empêcher de me baisser et de caresser le grand chat gris dans sa caisse. Même si je retrouve Mako dans deux minutes, quand je vois un chat, je ne peux résister.

À peine rentrée, je m'installe confortablement sur le canapé et je dévore Shä et Salomé. À la simple lecture du "je dédie ce livre" de Anne Montel, j'ai su que j'allais aimer :) Je souris (et ris) beaucoup, je m'étonne (je ne pensais pas apprendre les origines de Street Fighter !) et surtout, j'admire. Les aquarelles, le trait fin et délicat, les splendides couleurs d'automne, les arc-en ciel et les rêves coloriés comme des dessins d'enfants. J'aime les bons petits plats, le côté geek, les bottines et le dénie de rousse de Salomé ; les tests féminins, l'obsession des poneys, le chapeau et les comptines improbables de Shä... En fait, j'aime tout, à tel point que j'ai envie de le relire tout de suite et que je rêve de me mettre à l'aquarelle pour remplir ma vie de ses jolies couleurs.

Si vous ne connaissez ni Anne Montel, ni Loïc Clément (son scénariste, tout aussi talentueux) foncez découvrir son blog et le leur. Et si vous êtes charmé (mais comment ne pas l'être !), je vous conseille vivement de vous offrir Shä et Salomé.