jeudi 31 mars 2011

C'est de la faute à mon père (et à Pénélope)

Quand j'étais petite, j'étais émerveillée par la collection de bandes dessinées de mon père. Pour moi, c'était un véritable trésor. Je pouvais passer des heures assise à côté, une BD sur les genoux. J'en choisissais une un peu au hasard, en fonction de la couverture et du titre. Il y avait aussi quelques tomes fétiches : je ne saurais l'expliquer, mais j'ai lu Les trois vieillards du pays d'Aran une bonne vingtaine de fois. Parfois aussi, je tombais sur des tomes un peu osés... J'ai commencé à demander des bandes dessinées pour Noël ou mon anniversaire : les toutes premières, c'étaient les aventures du Marsupilami. Je rêvais de dormir dans son nid rempli de plumes, perché tout en haut des arbres. Plus tard, il y a eu ces étés dans le sud de la France et la chambre de N. rempli de Léonard, de Schtroumpfs et de comics (des X-Men surtout). Je m'ouvrais à un autre genre de bandes dessinées, toujours avec autant de plaisir. Encore un peu plus tard, il y a eu les mangas...

On dit souvent que les gens qui sont bandes dessinées ne sont pas romans, et vice-versa, mais malheureusement, la règle ne s'applique pas à moi. Après avoir dévoré les BD de mon père, je me suis à dévorer les romans de ma mère (qui a une bibliothèque de taille équivalente). Là aussi, un peu au hasard, en fonction du titre, du résumé. Mon amour pour les romans n'a pas plus diminué que celui pour les bandes dessinées, et ça, c'est problématique, autant pour mon porte-monnaie que pour notre appartement qui va bientôt être envahi...

Pour ne rien arranger à l'affaire, j'ai découvert il y a peu Les chroniques BD de Pénélope Bagieu. Et là, je défie n'importe quel amoureux de bandes dessinées de regarder ses chroniques et de ne pas avoir envie de tout acheter. Autant vous dire que 3 jours après avoir absorbé toutes les vidéos, je me retrouvais à la Fnac, à parcourir le rayon BD de fond en comble, mes bras de plus en plus remplis et mon cœur balançant entre plusieurs tomes. "Je prends celui-ci. Non, plutôt celui-là et l'autre. Je vais voir s'il n'y a pas cet autre-là en rayon." Et comme le prix monte très vite, il vaut mieux faire un choix. Voilà donc mon butin (non, je n'ai pas choisi en fonction des couleurs, mais tout ça est très jaune-orange).


Je ne fais pas vous faire de critique, Pénélope fait ça bien mieux que moi ! J'ai aimé les trois, pour différentes raisons. Riad Sattouf, j'accroche bien depuis un moment, et ce tome-là m'a franchement fait exploser de rire (M. aussi). J'ai beaucoup aimé le style subjectif de Dans mes yeux, ses dessins au crayon de couleur et la simplicité de son histoire qui parle forcément à tout le monde. Ça m'a donné envie de lire les autres BD de Bastien Vivès. Quand à Cinq mille kilomètres par seconde, les aquarelles sont tout simplement sublimes, chacune est une œuvre à part entière. Et l'histoire est aussi très belle et touchante.

Voilà, craquez vous aussi, comme ça je ne serai pas la seule à être influençable !

vendredi 25 mars 2011

Enfin - c'était il y a deux semaines

Beaucoup de travail, un manque d'inspiration, l'impression de raconter des choses futiles, vu ce qu'il se passe en ce moment, une petite forme, tout cela m'a quelque peu éloigné de mon blog. Je me remets doucement en selle, j'ai envie de vous raconter des choses, mais ça risque d'être en décalé.

Il y a presque deux semaines, M. et moi fêtions nos 5 ans d'amour. Pour certains, ça paraît un peu gnangnan, mais j'aime fêter notre histoire. Le premier baiser fébrile et attendu, les premières hésitations, les éloignements, notre vie à deux, enfin... Cette rencontre qui a changé ma vie (la sienne aussi, j'espère).
C'était donc un dimanche, nous sommes allés déjeuner (je ne dis pas "bruncher", le mot commence à me sortir par les yeux) avec A. au BAL café. Nous attendons 30 minutes, il y a du monde et la salle est de taille modeste, mais je n'ai pas vu A. depuis un moment alors... Une fois nos assiettes sur la table, après ma petite photo qui fait toujours sourire A., nous dégustons à pleine bouche nos plats tant attendus. Rien de bien compliqué, mais tout est parfait : les tomates fondantes, le bacon cuit à merveille, l'œuf juste assez coulant. Et puis ces scones, mmmm... Déjà sur le comptoir, ils me faisaient de l'œil. Plus de place ni pour du fromage de Caerphilly (j'aurais aimé que C. soit là pour partager mon enthousiasme, de voir le nom de cette ville si chère sur ce tableau noir), ni pour un dessert - mais c'est tant mieux, ça m'évite un choix cornélien. Je retiens le Welsh rarebit pour la prochaine fois, je n'en ai jamais goûté au Pays de Galles.







C'était un dimanche, nous sommes allés à la Cinémathèque, sans A. cette fois. Après avoir fait la queue une heure pour "Brune/Blonde" (qui nous avait un peu déçus), quel bonheur de trouver le bâtiment vide et d'avoir le musée rien que pour nous (ou presque). En achetant nos billets, nous sourions devant l'expression étonnée du caissier, persuadé que nous avons moins de 26 ans (pourquoi ne sais-je pas mentir ?), puis direction le deuxième étage pour découvrir la collection permanente du musée. Il fait très sombre, nous nous retrouvons plongés dans un autre univers, parmi toutes sortes de caméras aux noms compliqués, des lanternes magiques, des costumes, des accessoires... Nous prenons notre temps, nous nous baissons, nous nous approchons des vitrines. M. glisse sa main dans la mienne, passe son bras autour de ma taille ou pose son menton sur mon épaule. Tous ces petits gestes qui manquent parfois et qui sont toujours si appréciés. Est-ce parce que le musée est désert ? Ou parce que cette journée est un peu particulière ? Nous marchons d'un même pas, complices, seuls au monde...




C'était un mardi, deux jours après, et nous fêtons à nouveau nos 5 ans au Rino. J'ai mis ma nouvelle robe achetée exprès pour l'occasion, M. ne sait pas où nous allons (même si c'est facile à deviner, le restaurant est à deux minutes de chez nous) et se laisse guider volontiers. Le principe "dégustation" nous convient parfaitement. À la carte, des saveurs pour nous inédites : couteaux, ris de veau, topinambours (pourtant, depuis le temps que je veux faire ça). J'arrive même à manger des choux-fleurs (ma bête noire) ! Malgré la proximité des tables et la salle plutôt petite, nous n'entendons pas nos voisins et il n'y a pas de brouhaha ambiant. Quant arrive le dessert, mon moment préféré du repas, j'ai peur de ne pas le trouver assez gourmand. Erreur : le semifreddo au citron vert dissimule de délicieux fruits secs caramélisés et c'est un bonheur que de les chercher sous cette couche onctueuse...

Gnocchi et couteaux au citron confit, écume de bacon


Ris de veau sur écrasée de topinambours


Duo de cannette (magret et confit), tapenade et petits légumes (dont des choux-fleurs !)


Semifreddo au citron vert, quartiers d'orange sanguine, fruits secs caramélisés

Les photos sont d'une qualité ignoble, désolée... La photo du cabillaud aux pissenlits était irrécupérable.

Un mois avant, il y a eu la St Valentin. Encore une fête gnangnan me direz-vous, mais comme toutes les occasions sont bonnes pour faire quelque chose ensemble et se faire plaisir, nous en avons profité. M. sait combien j'aime la cuisine de Kaori Endo et m'invite donc à dîner chez Nanashi. Nous sommes quelque peu déstabilisés par cette salle immense, nous nous attendions à quelque chose de plus intime. Ce n'est pas grave, nous nous calons dans un petit coin, près du tableau où les plats sont écrits en masking tape. La carte est appétissante et donne envie de goûter à tout. Après une onigiri et un rouleau de printemps végétarien, M. choisit le bento du jour à base d'agneau et j'opte pour le chirashi de saumon. Le saumon est délicieusement fondant, la salade de nori, daikon, mâche et shiso extrêmement fraîche et le riz caché en dessous parfaitement cuit. Une assiette très généreuse, M. m'aide un peu à finir, mais je l'ai aussi aidé à déguster ses petits panais rôtis (enfin, c'est lui qui n'a pas arrêté de m'en donner, connaissant l'amour que je leur porte). Vient le moment du dessert, et de nouveau, un choix cornélien : Cheesecake ? Tarte fruits mascarpone ? Tarte café liégeois ? Gâteau poire et polenta ? Cake framboises matcha ? M. opte pour le cheesecake, je choisis la tarte mascarpone, mais je reviendrais goûter chez Nanashi, c'est sûr !






Et puis, pour la St Valentin, j'ai eu le droit à des roses (également très appréciées par Mako) et M. à un cake double chocolat complètement indécent, tiré d'une recette de Mademoiselle K.


Avant :


Après :



* Désolée de ne pas avoir répondu à vos commentaires et mails, je me rattrape très vite.
** Si vous voulez gagnez un joli bijou Natasha R et une petite coupelle Muik Design, cliquez sur la bannière "Petit concours sympa" en haut à droite.
*** En passant, M. et moi avons décidé de visiter Stockholm cet été, alors si vous avez de bonnes adresses pour dormir, déjeuner, visiter, etc., je suis preneuse !

jeudi 3 mars 2011

Du bruit dans la cuisine...


Récemment, j'ai lu Julie & Julia et je me suis forcément un peu reconnue dans Julie Powell. Surtout dans ses pétages de plomb dans la cuisine, j'avoue. Et aussi dans la façon dont ses crises culinaires pouvaient mener à des disputes... Je crois que je devrais créer une pancarte : "ne pas rentrer, je cuisine". Peut-être parce que je suis légèrement maladroite, que je n'ai pas de vrai plan de travail, que j'entreprends des recettes trop compliquées, que je suis maladroite (ah bon, je l'ai déjà dit ?), il m'arrive parfois (je ne dis pas "souvent" car c'est moins qu'avant, je m'améliore) de faire tomber des choses, de m'énerver, de râler toute seule, et si M. est dans le coin et qu'il essaye de me rassurer, je m'énerve contre lui car je suis dans ma période : "je suis nulle, tout ce que tu peux dire n'y changera rien, je ne suis pas fichue de réussir une chantilly, de faire une pâte feuilletée, etc.".

Samedi dernier, j'ai passé presque toute la journée à préparer des tartelettes à la lemon curd pour un dîner entre amis à la maison. Au départ, il devait s'agir de sablés à la lemon curd (ceux de Mademoiselle K.), mais la recette m'a semblé trop élaborée, j'ai eu peur de rater mon coup, donc j'ai simplifié. Vendredi en fin d'après-midi, j'ai préparé ma lemon curd : même si je n'arrive jamais à ne pas avoir de grumeaux (saletés d'œufs, si vous avez une solution...), j'ai rempli un pot de confiture d'une lemon curd bien jaune et d'une belle texture (youpi !). Au frigo, on n'en parle plus, passons à la suite.

Samedi, je me lance dans la pâte sablée. Heureusement que je peux toujours compter sur les recettes de Mingou, donc pas de problème à ce niveau-là. Je n'ai que quatre petits moules, donc je dois faire deux fournées. Et bien sûr, quand je sors la deuxième fournée, un des moules tombe côté pâte, donc je dois en refaire un* (ouf, il reste de la pâte !) et le remettre à cuire... Et puis, au moment de mettre la lemon curd dans la première fournée de moules refroidis, catastrophe, tout le pot y passe... Mais avec quoi vais-je remplir mes quatre autres moules ? Je sors faire des courses (plus de citron, ni d'œufs), et me voilà repartie pour un autre pot de lemon curd (toujours grumeleuse avant passage au chinois) que je mets à refroidir près de la fenêtre grande ouverte, parce qu'il est déjà 18h et que les invités seront bientôt là...

Bon, tout est bien qui finit bien, les tartelettes ont été terminées à temps, la deuxième fournée de lemond curd a eu le temps de refroidir et de s'épaissir avant dégustation, et les invités (tout comme moi, je suis ravie de cette recette) ont beaucoup aimé. Et comme je suis un peu maso, ça ne me dérangerait absolument pas de tout recommencer et de refaire les mêmes bêtises rien que pour voir leur mine contentée une fois leur tartelette finie.



* M. a suggéré que je passe un bon coup de torchon dessus, et hop, on n'y verra que du feu, mais vu l'état détestable de mon four, et ma nature perfectionniste, hors de question que je serve ça...

PS : Ai-je oublié de préciser qu'en plus de tout ça, Mako rôde dans la cuisine, monte sur le frigo, sur la cuisinière, essaye de lécher le beurre, et ne comprend absolument pas qu'il me gêne plus qu'il ne m'aide ?