mardi 19 avril 2011

Des petits trous, des petits trous*

Les rayons du soleil rentrent difficilement dans l'appartement, mais la cuisine elle est toujours baignée de lumière. Vers 14h, une fois ma routine déjeuner-vaisselle terminée et avant de me remettre au travail, je reste parfois à la fenêtre, pendant quelques minutes, dans cette lumière réconfortante. Mes yeux se ferment, je profite de ces quelques minutes de bien-être, le temps s'arrête. Je rouvre les yeux à contrecœur, il est temps de repartir. Je laisse Mako sur le rebord de la fenêtre, étendu de tout son long, en train de prendre un bain de soleil. Que j'aimerais être à sa place... Avant de retourner à mon ordinateur, je jette un dernier regard à notre petite cour, cette cour qui m'a séduite dès notre première visite, qui m'a convaincue de choisir cet appartement. En ce moment, il y a un magnifique lilas presque sous nos fenêtres. Un jour, il y a quelques semaines de cela, j'ai regardé par la fenêtre et je l'ai vu, comme s'il avait fleuri en une nuit. C'est peut-être cette lumière si agréable qui m'a permis d'enfin le remarquer...

J'aime beaucoup le lilas : ses petites fleurs délicates, jolies et arrondies. Et son odeur surtout. Pourtant, je n'aime pas les odeurs fortes, je ne supporte pas celle du lys par exemple, mais celle du lilas me plaît tout particulièrement. Il y a quelques jours, lorsque je suis descendu chercher le courrier, je n'ai pu m'empêcher de m'arrêter près du lilas et de le respirer. Et là, tout d'un coup, j'ai murmuré : "le loto des odeurs". Ce jeu de société qu'on avait offert à ma sœur et qui de prime abord nous semblait bien trop éducatif est vite devenu l'un de nos préférés. Pourtant, les débuts étaient difficiles : l'odorat est un sens qu'on développe peu et nous avions donc bien du mal à reconnaître les fleurs et les fruits qui se cachaient derrière ces petites boîtes remplies de billes parfumées. À part la fraise et la noix de coco, nous n'allions pas bien loin. Et à force de tout sentir à la suite, les odeurs se mélangeaient. Peut-être est-ce ce qui nous a poussé à y jouer si souvent ? Grâce à notre persévérance, nous avons réussi à dompter un peu notre odorat. Et désormais, je reconnaitrais l'odeur du lilas (et celle du mimosa, que je trouve trop prononcée) entre mille. J'y rejouerais bien tiens...


* Référence à la célèbre chanson de Gainsbourg que j'aimais déjà enfant, notamment pour son rythme soutenu, mais que je ne comprenais absolument pas. Eh oui, je croyais que le monsieur poinçonnait des lilas, quelle naïve (ou cruche, au choix).

5 commentaires:

juliette a dit…

Très joli article :)

helen. a dit…

(l'anecdote en italyque est très mignonne et ... logique !)

Papillon a dit…

J'aime beaucoup ton anecdote moi aussi.... comme toi, il y a plein de chansons que j'ai comprises en grandissant, des chansons de Boby Lapointe, par exemple, que nous écoutions souvent dans la voiture en allant en vacances....
Maintenant j'écoute d'autres chansons en voiture, et je pense souvent que mes enfants les entendent avec leurs oreilles, et je trouve ça bien....

Ambroisie a dit…

J'aime beaucoup ton texte! Cette année j'ai moi aussi été émue par les lilas en fleur, par leur fragrance, alors que jusqu'alors, même si j'adore les fleurs, j'y étais restée assez indifférente. (marrant l'histoire du poinçonneur de lilas!

L'oeuf qui chante a dit…

@ juliette : Merci :)

@ helen. : Hé hé, ça m'est arrivé avec beaucoup de chansons !

@ Papillon : Oui, c'est bien de vivre les choses avec ses yeux et ses oreilles d'enfant. Avec ma sœur, quand on y repense, ça nous fait bien rire, mais cette naïveté enfantine, je trouve ça touchant.

@ Ambroisie : Merci ! S'arrêter et respirer les fleurs, c'est parfois si agréable :)